Concert à la Grange de Fressanges
Sur les sollicitations de quelques amis habitants Vallière, Sandrine donna un premier récital dans sa grange en 2005. Face à l'engouement du public, elle invita successivement en 2006 et 2007, Ingrid Schoenlaub puis Jérôme Granjon. Il y eu une pause en 2008 pour lui permettre d'être maman une deuxième fois. En 2009, elle donna par 2 fois un récital Bach, Beethoven, Chopin, Albeniz dont vous trouverez dans cette rubrique quelques témoignages.
----
Autrefois dans nos campagnes, ce n’était que lors d’un mariage que la grange familiale devenait, après le repas, un lieu de musique traditionnelle.<br>
Puis ces coutumes, comme d’autres, ont petit à petit disparu…<br>
Aussi, faut-il saluer cette démarche qui a conduit Sandrine Le grand et Patrice Rault à organiser deux concerts de piano, dans la grange de leur propriété, à Fressanges, les 12 et 18 août 2009.
Le récital donné par Sandrine ne pouvait qu’être sublimé par l’acoustique exceptionnelle du lieu, qui en rehaussa la tonalité.
Les œuvres interprétées par Sandrine furent le reflet de cette chronologie qui marqua l’évolution de la musique pianistique entre le XVIIe et le XIXe siècle.
Evolution perceptible et qui n’aura pas échappé au public, tant, toute l’expressivité de l’artiste, les mains bien sûr mais aussi le corps et surtout le visage, fut empreinte de l’œuvre interprétée et de la personnalité du compositeur.
Compositeur peut-être présent ces soirs-là, par la magie du reflet des mains de la pianiste dans la ceinture du piano noir, au-dessus du clavier, comme si bien loin de cette grange, il avait tenu à venir témoigner de la virtuosité de celle qui interprétait l’une de ses œuvres, surtout lorsque son pied droit enfonçait, par moments, la pédale forte, prolongeant ainsi le son et augmentant la résonance de certaines notes…
Ce fut donc, la première partita en si bémol majeur de Bach, dont l’art en avance sur son temps, préfigurera toute la musique moderne, qui ouvrit ces concerts.
Puis vint, la sonate appassionata opus 57 de Beethoven dont Sandrine, par son interprétation, ouvrit les pages de l’histoire tourmentée mais aussi du romantisme du compositeur.<br>
Un moment d’émotion fut ressenti par le public, lorsque Sandrine avec, et toujours, cette prodigieuse sensibilité joua la nocturne opus 62 et la barcarolle opus 60, que Chopin interpréta lors d’un mémorable et dernier concert à Paris, le 18 février 1848, tout le drame de la patrie et de l’existence de ce grand musicien polonais…
La prodigieuse innovation mélodique et rythmique d’Albéniz termina ces concerts, qui laisseront à un public passionné et conquis, le souvenir d’une grange, désormais, plus tout à fait comme les autres…
Gilles ANCEL
Spécialisé en recherches généalogiques et en études historiques,
Gilles Ancel est également conseiller municipal délégué à la culture de la commune de Vallière
----